Les terreurs nocturnes
La terreur nocturne est un épisode spectaculaire qui se produit en début de nuit et durant la phase de sommeil lent profond.
La terreur nocturne est un éveil dissocié, une partie du cerveau se réveille et l’autre continue à dormir. Ainsi, plus on va stimuler l’enfant, et plus la terreur risque de durer. L’enfant est dans une activité onirique qui peut s’enchaîner avec un état confusionnel.
C’est pourquoi ce trouble est à différencier du cauchemar qui lui a lieu en fin de nuit pendant le sommeil paradoxal, comportent une histoire avec une charge d’anxiété jusqu’à entraîner le réveil, et laissent un souvenir. et dont on peut se rappeler au réveil.
Les terreurs nocturnes durent typiquement de 1 à 5 minutes, mais elles peuvent être plus longues chez certains enfants.
Les terreurs nocturnes apparaissent en général quand l’enfant âgé de 6-7 mois jusque 6 ans environ, avec une apogée vers 3-4 ans.
Les terreurs nocturnes touchent environ 3 à 5 % des enfants. Elles disparaissent au fur et à mesure qu’il grandit et qu’évolue son système neurophysiologique.
Pendant une terreur nocturne, l’enfant peut :
*crier, pleurer et même hurler
*sembler terrifié
*être assis dans son lit
*avoir les yeux grand ouverts, mais son regard est vide
*être agité, désorienté et en sueur
*être agressif
*ne pas supporter qu’on le touche ni qu’on le tienne.
Les terreurs nocturnes sont spectaculaires pour les parents mais ne présentent aucun danger pour l’enfant
Durant une terreur nocturne, l’enfant est encore endormi (même s’il ouvre les yeux), ne reconnaît pas ses parents et n’a pas conscience de ce qui lui arrive.
Une terreur nocturne s’arrête brusquement : l’enfant se calme seul et reprend paisiblement le fil de sa nuit. A son réveil, il n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé.
Causes des terreurs nocturnes :
*La fatigue (déficit de sommeil ou changements de rythmes)
*Le stress ou l’anxiété dus à des changements dans la vie quotidienne de l’enfant car le stress est un élément déclencheur d’épisodes chez les enfants prédisposés aux terreurs nocturnes
*La fièvre
*Le reflux gastro-œsophagien
*Certains traitements
Comment réagir face à une terreur nocturne ?
*Ne pas tenter de réveiller l’enfant
*Éviter de lui parler et de le prendre dans les bras car même s’il semble réveillé il ne l’est pas, et votre intervention risque même de prolonger l’épisode
L’enfant n’a pas besoin d’être rassuré, car il n’est pas conscient de ce qui se passe autour de lui.
*Rester discrètement à côté de l’enfant pour intervenir s’il risque de se blesser
*Attendre qu’il se recouche seul
*Si l’enfant se réveille, il faut éviter d’avoir l’air affolé car cela pourrait l’inquiéter. On peut alors rassurer et apaiser l’enfant en lui massant le dos, en chantonnant très doucement, en chuchotant quelques phrases et en l’accompagnant dans le retour au sommeil
*Il faut éviter de parler le lendemain à l’enfant de ses terreurs nocturnes si lui même n’en parle pas, car il risque d’avoir peur et ne pas vouloir aller se coucher le soir.
Comment prévenir les terreurs nocturnes ?
*Faire en sorte que l’enfant soit calme et détendu au moment du coucher ( en effet, comme pour les adultes, la manière dont on s’endort détermine la qualité du sommeil).
Respecter le rituel apaisant avant le coucher en évitant de lire des histoires « stressantes » ( avec le loup…) et bien entendu, pas d’écran dans les heures précédant le coucher !
Favoriser une atmosphère propice au calme avant le coucher en faisant prendre un bain à votre enfant, en lui racontant une belle histoire, en allumant une veilleuse, en lui chantant une chanson ou en lui parlant des événements agréables de la journée.
Favoriser une meilleure détente avec des exercices de respiration et de visualisation simples
*Si l’enfant avait cessé de faire des siestes , recommencer à lui faire faire la sieste ou au moins à rester au calme sur son lit avec un livre par exemple
*Éviter les sports intenses, les repas lourds ainsi que les activités qui sollicitent trop l’imagination trop près de l’heure du coucher
*Éviter autant que possible, les situations stressantes. Et pour les stress de la vie inévitables ( entrée à la crèche, à l’école, un déménagement….), il faut parler avec l’enfant et l’aider à mettre des mots sur l’événement.
*S’interroger sur les conditions de vie de l’enfant:est-ce que l’enfant passe assez de temps avec vous et un temps de qualité, qui remplit son « réservoir affectif », qui nourrit ses besoins d’amour, d’appartenance et de soutien?
Résumé des différences entre terreur nocturne et cauchemar ?
CAUCHEMAR |
TERREUR NOCTURNE |
|
A quel moment du sommeil ? |
PHASE PARADOXALE Phase des «rêves » en seconde partie de nuit |
Première moitié de la nuit Phase de sommeil lent profond |
Dans quel état de conscience est l’enfant ? |
L’enfant est réveillé et se souvient de la raison de son réveil |
L’enfant n’est pas réveillé (même s’il semble l’être) |
Quelles sont ses réactions face aux parents |
Il reconnaît ses parents et a besoin d’être consolé car il est dans une émotion de peur |
Il ne reconnaît pas ses parents et peut même refuser le contact physique |
Les réactions physiques |
Pleurs, sueurs, tremblements |
Fortes manifestations physiques : pleurs, cris, hurlements, paroles incohérentes, transpiration , regard dans le vide, forte agitation motrice (les manifestations peuvent très impressionnantes ) |
Comment se passe l’endormissement après l’épisode ? |
Difficile et parfois longue car l’enfant a peur : Il faut ainsi tenter d’être bienveillant, de le rassurer sans allumer trop la chambre, en expliquant que c’était un cauchemar.Ensuite, il peut être intéressant de lui faire raconter son cauchemar en approuvant ses réactions, sans nier ou banaliser son cauchemar. Si besoin, vous pouvez inspecter sa chambre pour le calmer, sans que cela soit un rituel car l’enfant pourra aussi avoir l’impression que vous cherchez le danger sans le trouver et cela l’inquiétera d’autant plus! |
Facile car en général l’enfant se rendort très vite |