Catherine Pierrat, Psychologue à Aix, Luynes

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Psychologue Aix-en-Provence
Actualités psychologie / / Par Catherine Pierrat

Les conséquences psychologiques du confinement

Depuis le 17 mars 2020 nous sommes soumis à une alternance de confinements (total ou partiel), couvre feu, port du masque, la fermeture des restaurants, des lieux de culture, des activités sportives,… conséquences de la propagation du coronavirus.

Les médecins et les chercheurs multiplient leurs efforts pour lutter contre ce fléau, soigner les malades, trouver des traitements, des vaccins.

Les dirigeants nationaux, régionaux et locaux essaient de trouver des solutions aux conséquences organisationnelles, économiques…..

Mais on parle trop peu des conséquences psycho sociologiques de cette épidémie.

L’être humain est un être grégaire et tactile qui a besoin de contacts avec ses congénères et le couper de ces rapports inter humains via la distanciation sociale peut avoir des conséquences allant du simple mal être à la dépression voire au suicide.

En plus de cet isolement social, le contexte est particulièrement anxiogène car nous sommes soumis à une affluence d’informations contradictoires, incohérentes et paradoxales.

Toutes nos certitudes et nos repères s’effondrent.

La toute puissance et l’arrogance de l’Homme sont tout à coup mises à mal…..lui qui contrôlait tout : l’économie, les transports, le confort, la consommation, les communications…… Et voilà qu’un ennemi invisible, un « petit virus » remet en question toute une société !

La situation associée au confinement ne peut qu’engendrer du stress psychologique qui est aussi lié :

à la maladie elle même

à la peur d’être infecté et/ou de transmettre le virus

à l’angoisse du manque (de nourriture, d’argent…)

à la sensation d’isolement social et à l’ennui qui favorise les pensées parasites et les ruminations

à la séparation d’avec la famille, les amis

à la peur de perdre un être cher

à la perte de liberté

à la promiscuité qui peut révéler des dysfonctionnements au sein du couple ou de la famille

à l’incertitude face à la maladie

Selon différentes études, une durée de confinement de plus de quinze jours, risque d’entrainer un syndrome post-traumatique.

Et plus le confinement est long, plus la santé mentale risque de se dégrader.

Les symptômes du syndrome post-traumatique sont l’anxiété, l’irritabilité, la confusion, la peur, la colère, les troubles du sommeil, les troubles de l’alimentation, l’agressivité, la dépression…..

Tous ces symptômes peuvent également engendrer des troubles du comportement alimentaire(boulimie, prise de sucre en excès…) et des comportements à risques comme la prise abusive de médicaments, la prise d’alcool, de drogues….qui aggravent l’état général physique et psychique.

Les conséquences sont nombreuses d’autant plus que devons faire face à une situation exceptionnelle et surtout dont le terme n’est pas connu ce qui renforce encore le caractère anxiogène.

Les témoignages d’experts et les discours politiques qui s’affrontent et se contredisent en permanence font perdre tout repère et toute confiance aux citoyens qui se sentent perdus, démunis, fragiles, en danger.

Cette situation tout à fait inédite digne d’un « téléfim catastrophe américain »…. nous avons du mal à y croire.

La réaction psychologique de chacun peut s’apparenter à celle du deuil avec ses différentes étapes Chacun de nous peut vivre toutes (ou certaines) étapes de ce processus et les vivre plus ou moins longtemps.

* Le choc, la sidération et le déni : nous avons tous été préparés depuis quelques semaines mais sans vraiment y croire (un peu comme lorsqu’on veille un malade en phase terminale). On se prépare mais sans conviction et puis l’annonce du Président instaurant le confinement a marqué le moment choc !

Après un moment de sidération, la phase de déni a été, et est encore pour certains, particulièrement active….

On n’arrive pas à y croire, on refuse l’information, on en rit, on en plaisante…..

* La colère : une frustration et un sentiment d’injustice peuvent être ressentis, et l’on recherche des responsables, on accuse. Cette colère est extrêmement douloureuse, elle peut être exprimée (à travers des messages Facebook / Instagram par exemple) ou réprimée et somatisée.

* L’enquête: après le choc et la colère, et face à l’évidence des faits (le nombre de cas et de morts allant croissant), on essaie de comprendre, on se documente, on cherche des explications, des causes, des coupables….

* La résignation est l’état suivant. Cette phase peut être accompagnée d’une simple tristesse mais peut chez des sujets fragiles amener à une déprime voire à une dépression grave.

* L’acceptation qui est possible si les personnes trouvent des ressources en elles et autour d’elles pour arriver à sortir de l’état précèdent. Les forces psychiques reviennent et permettent de trouver des solutions, de reprendre des activités, de réintégrer le cours de la vie. Nos capacités d’adaptation sont mises à l’épreuve.

* La reconstruction : cette phase que nous espérons vivre dans quelques semaines ou quelques mois sera nécessaire. Nous devrons alors utiliser nos capacités de résilience.

Même s’il y a eu un avant coronavirus, il y aura un après coronavirus, qui sera forcément différent car nous ne serons plus les mêmes…..le Monde ne sera plus jamais le même.

Espérons que nous saurons tirer les enseignements de cet épisode mondial historique et que nous reviendrons aux valeurs essentielles avec un peu plus de bienveillance et de modestie…….

Rédigé le 12 mars 2021

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Catherine Pierrat, psychologue pour enfant, adolescent, adulte et couple à Aix-en-Provence.

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